(A) la prose
- auteur: anonyme
- dédicataire: non mentionné
- datation: ante 1467-1469 (inventaire post mortem de Philippe le Bon)
- Doutrepont 1939, pp. 168-176
- Aucun manuscrit de cette prose n’a été conservé. Editions:
(1) Lyon, Jean de Vingle, 6 octobre 1496
(2) Paris, Le Petit Laurens, s.d.
(3) Paris, pour Antoine Vérard, s.d. (texte de base pour l'édition d'Aurélia Dompierre)
- organisation du texte
Après le titre, à part le prologue-dédicace de Vérard qui se lit dans le seul exemplaire de Turin (voir supra), les éditions contiennent un prologue sans titre dans lequel on passe de l’appel à l’aide divine à la justification du projet pour présenter ensuite un résumé très rapide de l’action de la Chevalerie Ogier (victoire de Charlemagne, aidé d’Ogier, sur les Sarrasins en Italie, longue guerre entre Ogier et Charlemagne à la suite du meurtre de Baudouin par Charlot, paix miraculeuse – autrement dit, la longue suite ajoutée à la Chevalerie Ogier n’est pas du tout évoquée, tandis que la première laisse de la version en alexandrins, qui passe sous silence les enfances d’Ogier, traite rapidement la guerre entre Ogier et Charlemagne ainsi que l’invasion sarrasine qui en découle, fait allusion au séjour d’Ogier en faerie avec Morgue la fée), la situation d’Ogier dans son lignage, la conception puis la naissance d’Ogier, la mort de sa mère, l’intervention des fées.
Ensuite, le récit s’organise en 57 chapitres (voir infra), tous pourvus d’un titre suivi d’une xylographie; les chapitres sont composés de divers paragraphes, identiques dans les trois imprimés. Colophon.
Titres des chapitres d’Ogier le Danois à partir de l’édition d’Antoine Vérard (fac-similé de l’exemplaire de Turin, contrôlé par l’exemplaire de Paris), avec toutes les variantes de l’édition de Jean de Vingle, exemplaire de Paris (J), et de l’édition du Petit Laurens, exemplaire de Paris (P):
[I] Comment le duc manda tous ses parens et amys pour faire l’obseque de la dame et pour baptiser son filz, lequel fut nommé Ogier.
[II] Comment les quatre messagiers se partirent pour aller en Dannemarche, et comment le duc Geoffroy leur fist trenher [trencher JP] les baulievres et leur fist tourner le nez sen dessus dessoubz. Et comment il arriva ung herault, lequel conta au roy Charlemaigne que les payens avoient destruit Romme.
[III] Comment [Comme J] le roy partit de Saint Omer pour aller a Paris, et comme il mist diligence d’assembler son ost.
[IV] Comment le pape et les cardinaulx, de paour des Sarrazins, se retira dedens Suze a dix lieues de Romme, et comment, quant [e. q. P] il ceut que l’empereur Charles venoit avec son ost pour dechasser les payens, alla au devant, acompaigné des cardinaux et de tout le clergé de l’eglise, [P omet ce qui suit] et le receut moult honnourablement.
[V] Comment, quant [C. aprés que P] le roy Charlemaigne fust arrivé dedens Suze, une espie l’ala conter aux paiens, dont ilz vindrent plus de .xx. mille pour destruire les François, et comment Ogier le Dannois desarma Alloris le Lombart, lequel s’en fuyoit et avoit gettee [getté P] l’enseigne des crestiens par terre, lequel Ogier, au commencement de ses armes, fist tant de vaillances que les paiens furent desconfis.
[VI] Comment [Comme J] le roy, ainsi delivré par Ogier, remercia tresfort Ogier, cuidant que ce fust Alloris le Lombart, et comment le roy sceut que c’estoit Ogier le Dannois par les escuiers que [qui JP] l’avoient aidé a armer, [P omet ce qui suit] dont le roy le fist chevalier et lui pardonna.
[VII] Comme l’empereur Charlemaigne commanda et fist cryer par tout son ost que chascun se mist en armes et en point pour aller devant Romme. Et comme Charlot fut envieux sur le bon Ogier, et comme il voulut, pour oster le bruyt et la renommé [renommee JP] d’Ogier, aller devant Romme premier a peu de gens, dont mist l’ost des crestiens en grant dangier pource qu’il fust apparceu des payens, lesquelz vindrent a grant puissance sur luy, et y eut grant occision d’ung costé et d’autre, et eust esté Charlot ou mort ou pris se n’eust esté le vaillant chevalier Ogier qui le vint secourir avec l’ost des Françoys.
[en tête du 3e paragraphe de ce chapitre, P ajoute un titre (non accompagné d’une gravure) : Comment les payens vont assaillir Charlot et ses compaignons qui estoient embuchez en ung bosquet pres de Romme.]
[VIII] Comment le roy Caraheu vint tout seul en habit de messager en l’ost de Charlemaigne pour demander la bataille contre Ogier, ainsi que Sadone lui avoit devisé, et aussi pour deffier le roy Charles de la part de Corsuble, et comment la bataille fut entreprinse entre Caraheu et Ogier, et entre Charlot et Sadone, et comment, et la responce du roy Charlemaigne sur le deffiement de Corsuble.
[en tête du 5e paragraphe de ce chapitre, P ajoute un titre (non accompagné d’une gravure) : Comment le roy Caraheu et Sadone se preparent, et aussi la belle Gloriande.]
[IX] Comment le traitre roy Dannemont, qui estoit embuché au boys, quant il vit que Ogier avoit du meilleur sur le roy Caraheu, sortoit [sortit JP] avecques troys cens hommes et vint fraper sur Ogier et l’emmena prisonnier, et fut baillé a la pucelle Gloriande en garde. Et comment Charlot s’en fouit en l’ost de Charlemaigne son pere, et comment le roy Carahu [Caraheu JP] s’en ala rendre en la court du roy Charles jusques a ce que Ogier fust [fut P] delivré.
[X] Comment le roy Brunamon d’Egypte arriva en l’ost de l’amiral Corsuble et lui demanda sa fille Gloriande en mariage, laquelle ne s’i voulut consentir, par quoy ledit roy d’Egypte [p. q. l. Brunamont P] l’accusa de trahyson, dont il fut desconfit en champ de bataille [P omet ce qui suit] par Ogier.
[XI] Comment le roy Charlemaigne fist armer son ost pour aller assaillir Romme, et comment les François entrerent dedens et la ville fut prinse, et de la mort de l’admiral Corsuble et de Dannemont son filz, et comme les payens furent tous destruis.
[XII] Comment le roy Charlemaigne se departit de Romme avecques son ost et comme il commanda a Dieu le pape et tout le concille. Et comment les nouvelles vindrent en court que le duc Dannemarche [l. d. de D. P], pere d’Oger [p. Ogier P] estoit assiegé des faulx payens en sa cité de Maience.
[XIII] Comme [Comment P] le roy avisa Ogier et comme il l’appella [il appella J] pour parler a lui, et comme il lui donna congié d’aller aider a son pere, et comme il desconfit les payens et fut duc de Dannemarche.
[XIV] Comme le roy s’en alla a Laon en Lannoys, et comme le bastart d’Ogier, qu’il avoit engendré en la fille du chastellain Garnier a Saint Omer, vint et arriva cheuz le roy pour veoir son pere, et comment Charlot l’occist d’un eschequier en jouant aux eschecz, et le grant courroux que Ogier en mena.
[XV] Comment [Comme J] Ogier se departit [s. partit P] du champ ou il avoit fait tresbucher le roy pour s’en aller a son advanture, du desplaisir qu’il eut de la mort de son filz.
[XVI] Comment Ogier arriva a Pavie a l’aveu du chevalier Beron, et comme [comment P] le roy Desier le recueillit hounourablement.
[XVII] Comment les deux ostz des deux roys Charles et Desier sont ordonnez l’un devant l’autre pour donner l’assault, et comme chascun de sa part fist mettre ses banieres et panons au vent, et firent chascun d’une part et d’autre sonner trompettes et clerons.
[XVIII] Comment le roy Desier saillit hors de Pavye pour assaillir les François, et y eut forte bataille, et eust esté le roy Desier prins se n’eust esté Ogier qui sortit hors de la main des Françoys, et comment il s’en fouyt a Chasteaufort.
[XIX] Comment, quant le roy Charlemaigne fut arrivé devant le chasteau, il mist le siege, et le jura tenir jusques a ce qu’il avroit Ogier ou mort ou vif, et du terrible engin que le roy fist faire.
[XX] Comment les deux champions commencerent la bataille, et comme, quelque bon droit que le chevalier lombard eust, si fut il desconfit et mis a mort par Benoist [p. le bon champion B. P].
[XXI] Comment Benoist et Gelin fraperent sur l’ost du roy Charlemaigne et perdirent l’or et l’argent que la royne envoyoyt a Ogier.
[XXII] Comment Ogier print du mesrien et les habilla en facon de gendarmes, et en bouta en chascun creneau ung. Et comment le roy Charlemaigne fist assaillir [P ajoute derechief ] le chasteau.
[XXIII] Comment Ogier monta sur mer, et comment le roy Charlemaigne s’en retourna par devant Beaufort, ou il recueillit tout son ost pour s’en retourner en France.
[XXIV] Comment Ogier le Dannoys fut prins en dormant pres d’une fontaine par l’arcevesque Turpin, et mené a Raims, la ou il fut prisonnier jusques a ce qu’il fut delivré pour combatre ung grant [J omet grant] geant nommé Bruhier.
[XXV] Comme [Comment JP] le roy Bruhier de Babiloine, cuidant que Ogier le Dannaoys [Dannoys JP] fust mort, s’en vint en France pour la destruire, acompaigné de trente roys sarrazins et quinze admiraulx.
[XXVI] Comment les payens prindrent terre es marches d’Alemaigne, et comment ilz brulerent tout le pays et les hommes, femmes et enfans [P omet l. h. f. e. e.] mirent tout a l’espee.
[XXVII] Comment le roy [P omet l. r.] Charlemaigne saillit de la ville, acompaigné des François, pour assaillir les Sarrazins. Et y eut une merveilleuse bataille, tant que le roy Caraheu fut prins des François.
[XXVIII] Comment Caraheu se combatit en champ de bataille contre son nepveu, le roy Rubion, lequel l’avoit accusé de trahison, et fut vaincu par Caraheu.
[XXIX] Comment [Comme J] le roy se partit de Laon pour aller querre le prisonnier, et comme l’accord fut fait entre eulx, et comme le roy fut contraint lui delivrer son filz Charlot pour en faire a son plaisir, et comme l’ange, ainsi qu’il vouloit couper la teste a Charlot, lui vint arrester et retenir le bras, et les parolles que l’ange lui dist.
[XXX] Comme Ogier partist pour aler jouster au roy Bruhier [j. contre B. P] et l’occist, et comme Justamon et Yzoré, filz de Bruhier [P omet f. d. B.], alerent avecques .x. mille payens pour cuider prendre Ogier, et comment Ogier les trouva dedens le bois ou ilz tenoient la fille du roy d’Engleterre, [P ometce qui suit] qui fut delivree par Ogier.
[XXXI] Comment Berard de Bruyt presenta au roy Charlemaigne Clarice, la fille du roy Achar d’Angleterre, laquelle le roy Charlemaigne donna a mariage [d. en m. P] au vaillant duc Ogier le Dannoys, laquelle il print a femme, et fut roy d’Angleterre.
[XXXII] Comment Ogier le Dannoys, aprés ce qu’il eut prins congié du roy Charlemaigne [p. c. de C. P], monta sur mer pour aller prendre possession de son royaulme d’Angleterre.
[XXXIII] Come [Comment P] Ogier, roy d’Angleterre, aprés qu’il eut baillé le gouvernement a Berard, fut assailly en ung bois de cent hommes armez ; et come Gaultier, son nepveu, vint a la recousse et lui sauva la vie, puis passerent oultre mer et s’en allerent a Dannemarche.
[XXXIV] Comment Gaultier, le nepveu d’Ogier, desconfit en champ de bataille Berard de Bruyt, lequel avoit voulu faire mourir Ogier le Dannoys en trahyson.
[l’absence de deux cahiers, dans l’exemplaire de Paris de J, empêche de connaître les titres des chapitres XXXIV-XXXVIII]
[XXXV] Comment Ogier, par le commandement de Dieu, se departit de Dannemarche et monta sur mer pour aller en Acre pour se combatre au roy Justamon, et comment, quant il fut en Acre, ne trouva nully qui le vousist loger.
[XXXVI] Comment Ogier desconfit le roy Cormorant et tous les payens qui estoient en sa compaignie, et delivra les quinze moines que les payens menoient liez et attachez, [P omet ce qui suit] et aussi conquist le tresor que les payens avoient pillé en l’abbaie, et en fist ung banquet et tint court ouverte en la cite d’Acre.
[XXXVII] Comment Ogier saillit d’Acre pour combatre le geant Justamon, et comme il le vainquit en champ de bataille devant Acre. Et comme le roy Jehan fut occis en la bataille, et Ogier fut esleu roy.
[XXXVIII] Comment le roy d’Acre [l. r. Ogier P] print congé de ses nobles citoiens et s’en alla oultre mer pour visiter le saint sepulcre de nostre seigneur, et comment il fut mené par la tempeste devant Babyloine.
[XXXIX] Comment Ogier vainquit Lengoullaffre en champ de bataille devant Babyloyne et le mena [l’emmena P] prisonnier dedens la ville au [aux P] prisons du souldan.
[XL] Comment Ogier print le roy Moysant en la bataille et le mena prisonnier dedens Babiloyne, la ou le soudan Noradin [Moradin J] fist tenir prisonnier Ogier avec ledit roy Moysant.
[XLI] Comment, aprés ce que Caraheu eut entreprinse la bataille contre Lengoulaffre, il passa la mer pour amener Gaulthier, le nepveu d’Ogier, et grande compaigne de François.
[XLII] Comment Guion Dannemarche habandonna son païs et ses gens pour aller en Acre [JP ajoutent et monta] sur mer pour aller veoir se Ogier estoit en Acre, et comment les Templiers d’Acre le vendirent au roy Murgalant.
[XLIII] Comment Charlot machina une trahyson contre Gaultier, le nepveu d’Ogier, par le conseil du duc de Normendie et de Rohard, et comment Gaultier vainquit Rahard [Rohard JP] en champ de bataille.
[XLIV] Comment l’ost des Françoys s’en partit pour aller oultremer pour secourir le bon Ogier qui estoit en prison en la tour Bebel [Babel JP], et semblablement Girard de Rosillon avec cent crestiens, et aussi le duc Guyon, qui estoit en Hierusalem en prison.
[XLV] Comment Gaulthier et le roy [P omet e. l. r.] Caraheu, emsemble l’ost des François, se partirent d’Acre pour aller devant Hierusalem par mer, et comment ledit [P omet l.] Gaulthier s’enamoura de la belle Clarice, [P omet ce qui suit] niepce du roy Murgalant.
[XLVI] Comment Gaulthier se partist de Hierusalem, la ou secretement il avoit eu la congnoissance de la belle Clarice au moyen de Marcisus, nepveu du roy Caraheu. Et comment le roy Murgalant saillit sur l’ost des Françoys, lequel fut vilainement rechassez en sa cité, et tué de ses gens de quinze a seize mille.
[XLVII] Comment le chevallier Gaulthier print le champ de bataille contre le duc Guyon Dannemarche son pere, et come [comment P] fut desconfit, pour quoy gaignerent la cité et occirent tous les payens de [P omet de] dedens la cité, puis fist baptiser la dame Clarice et l’espousa dedens Jerusalem, ou fut fait grant triumphe et grant solennité.
[XLVIII] Comment, aprés le champ de bataille du duc Guyon et de son filz Gaulthier, eulx deux, ensemble l’ost des crestiens, ont prinse la cite de Hierusalem et tué le roy Murgalant, ensemble tous les payens et infideles.
[XLIX] Comment le roy Caraheu et Lengoulaffre firent champ de bataille devant Babiloine en la presence du souldan et de [J omet de] plusieurs roys et admiraulx [P omet e. a.] payens, et comment Gaulthier et le roy Florion, ensemble tout l’ost des crestiens, prindrent le souldan Noradin [P omet N.].
[L] Comment Gaulthier vainquist en champ de bataille Branquemont, frere du souldan, et comment les crestiens entrerent dedens Babiloine, et fut fait roy de Babiloine.
[LI] Comment Ogier et le roy Caraheu se departirent de Babiloine et commanderent a Dieu a [Jomet a] Gaulthier qu’ilz laisserent roy de Hierusalem et de Babiloine, et s’en cuidoient retourner en Inde, et [P omet e.] comme la tempeste les departit et s’en alla l’ung bateau d’une part et l’autre d’autre.
[LII] Comment, durant le temps que Ogier fut en faerie, Hierusalem fut conquis par les payens, et Babiloine semblablement, et comment Gaulthier, ensemble sa dame Clarice et ces deux beaux enfans, se saulveren [sauverent JP] en ung bateau et s’en allerent en France.
[LIII] Comme [Comment JP] Gaultier, ensemble sa femme, la dame Clarice, et leurs deux beaulx enfans, s’en retournerent en France aprés la perte de Babyloine.
[LIV] Comment Ogier partit de faerie, lui et son compaignon Benoist, et comme ilz arriverent en ung carrefour pres Montpellier, et comme [comment J] il fut a Meaulx et de Meaulx s’en alla a Paris, puis s’en alla a Chartres pour faire lever le siege des payens, et des merveilles que le cheval Papillon faisoit. [ce titre de chapitre est absent de P qui ne comporte pas non plus de gravure à cet endroit]
[LV] Comment la dame de Senlis fist assaillir Ogier par trente chevaliers pour lui oster l’aneau que Morgue la fae lui avoit donné, et comment il les vainquist.
[LVI] Comment le roy de France saillit pour faire la bataille contre les payens, et comment les François furent desconfis, et grant multitude des [de P] chevalliers et princes crestiens furent prins prisonniers, et le vaillant chevallier Ogier le Dannois les delivra.
[LVII] Comment Ogier commença le champ de bataille contre le roy Florion et l’admiral son compaignon, et comment [comme P] a l’ayde de son bon cheval Papillon il delivra France de toute la gent payenne. Et comme [comment P] le roy s’en alla a Paris et y mena Ogier. Et comme le roy mourut, et aprés, a la requeste de la royne et par son amonition, Ogier [P ajoute la] devoit espouser, n’eust esté Morgue la fae, sa dame et seur du roy Artus, qui luy vint au devant, qui l’emmena, et depuis ne fut veu.
[en tête du 10e paragraphe de ce chapitre, P ajoute un titre suivi d’une gravure: Comment le roy, aprés sa triumpheuse victoire, fist crier a son de trompe que chescun fust prest et appareillé dedens troys jours pour s’en aller et entrer comme victorieulx en sa ville de Paris, et aussi comment il y fut receu honnorablement, tant d’arscevesques, evesques et autres prelatz, princes et seigneurs.]
Comme l’a montré E. Poulain-Gautret (2005), la comparaison des deux versions prouve que le prosateur respecte, dans l’ensemble, l’organisation de la source; les changements qu’il introduit visent à regrouper des éléments narratifs dispersés, ce qui rend la structure de la prose «plus logique et plus conforme à un souci informatif» (p. 63); l’effacement des prolepses et analepses contribue à rendre la narration plus linéaire. D’autres modifications concernent l’abrègement des descriptions et la réduction des monologues, alors que les discours directs sont généralement conservés et même amplifiés. Si les formules relevant de la rhétorique des chansons de geste ont disparu, les interventions du narrateur, auxquelles se joignent des commentaires sur le mode impersonnel, expriment une participation qui deviendra plus significative dans les adaptations des XVIIIe et XIX siècles, ce qui sanctionnera l’intégration d’Ogier dans la littérature populaire.