(B) la source
Source alléguée dans le prologue: «un poete vuallon» que l’auteur aurait traduit «en nostre vulgaire». L’auteur connaît plus probablement une prose de Gérard du Frattre (voir notice), tributaire elle-même d’un remaniement d’Aspremont, que le Myreur des Histors (voir notice) et le ms Paris, BnF fr. 12791 connaissent également. Le Myreur ne peut toutefois être considéré comme la source du roman, puisqu’il ne parle pas de la jeunesse de Gérard. Le premier chapitre montre en revanche une étroite ressemblance avec le début du ms BnF fr. 12791; l’auteur connaît aussi, comme ce texte, la fin tragique de Gérard; comme cette version encore, il a l’intention de poursuivre son récit avec les aventures de Renaud de Montauban; de même, il place son récit sous l’autorité de Turpin: Jean Maugin a donc certainement pris comme point de départ le Gérard du Frattre du ms BnF fr. 12791, dont l’auteur, Jacques Le Gros, pouvait lui avoir passé commande; il y a ajouté l’histoire des enfances du héros. Il est en fait l’auteur essentiel de son récit, dans lequel se révèlent de multiples influences, notamment celle des Amadis; il connaît aussi plusieurs réécritures tardives de chansons de geste (celles d’Ami et Amile et de Renaut de Montauban) et l’histoire de Valentin et Orson (voir notices).