notice rédigée par Luca Barbieri
(A) la prose
- auteur: anonyme
- dédicataire: une partie de la tradition manuscrite affirme que Prose 5 aurait été offerte au roi de France Charles V par le roi d’Espagne, mais il s’agit probablement d’un dédicataire secondaire, qui ne correspond pas à celui pour lequel la mise en prose a été réalisée.
- datation: Naples (?), entre la fin du XIIIe siècle et le deuxième quart du XIVe siècle (date du manuscrit le plus ancien)
- Doutrepont 1939: pas de mentions significatives
- manuscrits (sigles de Barbieri 2012, p. 369):
Les manuscrits de Prose 5 se divisent en deux familles: la première transmet la «version commune», la seconde une «version remaniée».
I. version commune: douze manuscrits
(I.1) Bruxelles, KBR, IV-555 (B)
(I.2) Chantilly, Mus. Condé, 727 (C)
(I.3) Grenoble, BM, 860 (G)
(I.4) London, BL, Royal 20-D-I (R)
(I.5) London, BL, Stowe 54 (S)
(I.6) Osaka, U. Otemae, 1 (O)
(I.7) Oxford, Bodl. Libr., Douce 353 (D)
(I.8) Paris, BnF, fr. 254 (P2, numérisé dans Gallica)
(I.9) Paris, BnF, fr. 301 (Pr, numérisé dans Gallica)
(I.10) Paris, BnF, fr. 22554 (P3, numérisé dans Gallica)
(I.11) Paris, BnF, fr. 24396 (P1, numérisé dans Gallica)
(I.12) Wolfenbüttel, HAB, Guelf. 81.29 Aug. fol. (2819) (W)
II. version remaniée: six manuscrits + trois fragments
(II.1) London, BL, Add. 25884 (L)
(II.2) Los Angeles, J. P. Getty Mus., Ms Ludwig XIII-3 (M)
(II.3) New York, ML, M-516 (N)
(II.4) Paris, BnF, Arsenal, 3685 (Au)
(II.5) Paris, BnF, fr. 250 (Pa, numérisé dans Gallica)
(II.6) Paris, BnF, fr. 15455 (Pu, numérisé dans Gallica)
(II.7) Porrentruy, A. ancien Evêché de Bâle, Divers 4 (Po)
(II.8) Tours, BM, 1850 (T). Série de 11 enluminures détachées d’un manuscrit médiéval.
(II.9) ancien Rosenthal 82/3 (Ro); localisation actuelle inconnue
- organisation du texte
- Prose 5, version commune
Prose 5 est insérée, probablement dès son origine, dans la deuxième rédaction de l’Histoire ancienne jusqu’à César, dont elle constitue la section troyenne à la place de la traduction française de Darès; les deux manuscrits qui conservent le texte isolé de son contexte (I.3 et I.12) sont en fait des manuscrits tardifs. Son témoin le plus ancien (I.4), qui est probablement le point de départ de toute la tradition manuscrite, est un produit exécuté à la cour angevine de Naples vers 1330-1340. Si quelques traits linguistiques de Prose 5 laisseraient supposer une origine plus ancienne, probablement vers la fin du XIIIe siècle, aucun élément n’atteste une existence antérieure et indépendante par rapport à la seconde rédaction de l’Histoire ancienne, dont le ms Royal est l’archétype conservé.
C’est de ce manuscrit (I.4 de notre liste), qui constitue probablement l’origine de toute la tradition manuscrite de Prose 5, que sont tirées nos citations.
Sans titre propre, le texte de Prose 5 est introduit par une courte rubrique: «Ci commence la vraie ystore de Troie» (f. 27ra). Dans le manuscrit de Chantilly et dans d’autres témoins, il est précédé d’une longue rubrique qui en fait un don du roi d’Espagne au roi de France Charles V (cf. supra, ms I.2).
Le Roman de Troie n’a pas de véritable prologue, mais l’histoire de Jason qui ouvre le roman en vers y est précédée d’un long chapitre qui reprend l’histoire de Noé et de ses fils en résumant la première rédaction de l’Histoire ancienne jusqu’à César (section I, Genèse, ch. 47-73); ce chapitre s’achève par la liste des rois des Troie, toujours tirée de l’Histoire ancienne (section Troie, ch. 1). Prose 5 commence donc avec le chapitre 2, qui reprend le deuxième chapitre de Prose 1.
Comme dans Prose 1 et Prose 3, le texte de Landomata suit directement la fin du Roman de Troie, introduit par une courte rubrique: «Ci commence l’istoyre de Landomacha li fils Hector»; l’explicit du Roman de Troie se trouve à la fin de Landomata, suivi par la rubrique finale de ce texte (cf. supra, ms I.4).
Prose 5 est une compilation encyclopédique, qui exploite largement les versions précédentes (Prose 1 et Prose 3) ainsi que plusieurs autres sources, et semble vouloir réunir toutes les informations disponibles pour obtenir une histoire troyenne la plus complète possible. L’auteur récupère tous les passages omis par les autres mises en prose, en puisant directement du roman de Benoît; les moralisations de Prose 1 sont tantôt conservées (surtout celles sur l’amour), tantôt éliminées, et dans la plupart des cas réduites; les nouveautés les plus importantes introduites par Prose 3 sont retenues.
Il sera utile de donner un résumé synthétique du récit avec l’indication des sources principales: 1) Jason et Médée; première destruction de Troie (§§ 1-37) = Prose 1; 2) Priam et ses fils; jugement de Pâris; reconstruction de la ville (§§ 42-67) = Prose 3; 3) ambassade d’Anténor; conseils des Troyens (§§ 68-78) = Prose 1; 4) prophéties de Cassandre, Panthus et Hélénus; enlèvement d’Hélène; le roi Lernesius; portraits des Grecs (§§ 79-114) = Prose 3 (Prose 1 §§ 99-102); 5)portraits des Troyens; dénombrement des navires; premières attaques (§§ 115-124) = Prose 1; 6) de la première bataille jusqu’à la mort d’Hector (§§ 126-240) = Roman de Troie (+ Prose 1); 7) mort d’Hector (§§ 241-256) = Roman de Troie + Prose 1 + Prose 3; 8) de la mort d’Hector jusqu’à l’élection de Palamède comme chef des Grecs (§§ 257-266) = Roman de Troie (+ Prose 1); 9) d’Achille amoureux jusqu’à la mort de Palamède (§§ 267-287) = Prose 1 (+ Roman de Troie); 10) de la mort de Palamède jusqu’à l’ambassade des Grecs auprès d’Achille (§§ 290-302) = Prose 3 (+ Prose 1); 11) de l’ambassade des Grecs auprès d’Achille jusqu’à Landomata (§§ 305-474) = Prose 3.
Prose 5 n’est pas seulement une compilation de textes préexistants, mais aussi une véritable mise en prose du Roman de Troie: une partie considérable du texte est un dérimage direct des vers, que le prosateur utilise aussi pour vérifier, corriger et compléter son texte.
Si les sources principales de Prose 5 sont le Roman de Troie en vers, Prose 1, Prose 3, pour les ajouts mythologiques l’auteur se sert aussi de l’Histoire ancienne et de ses propres sources (par exemple les œuvres de Pierre le Mangeur, en particulier pour l’histoire de Phrixos et Hellé =Prose 5 § 7, f. 29rb-va; et pour l’origine mythique et légendaire d’Athènes = Prose 5 § 119, f. 58rb-va), ainsi que d’autres romans tels que le Roman de la Rose, Brut et Eneas, l’Enéide latine avec le commentaire de Servius, l’Excidium Troiae, l’Historia destructionis Troiae de Guido delle Colonne, peut-être Darès-Dictys en latin, et l’Ovide moralisé, en tout cas les Métamorphoses ou une synthèse mythographique.
A cause de la nature de compilation de Prose 5, le problème qui se présente à son auteur est celui des interférences entre les diverses sources dont il dispose et dont il se sert pour combler les lacunes de son récit. Le passage d’une source à l’autre entraîne en effet quelques contradictions ou répétitions: le jugement de Pâris est anticipé et séparé de l’enlèvement d’Hélène et il est répété deux fois selon deux sources différentes (§§ 47-51 selon Prose 3 et § 82 selon le Roman de Troie); la Chambre de Beautés est décrite deux fois (§ 63 selon Prose 3 et §§ 235-239 selon le Roman de Troie); Ajax meurt deux fois et le Palladium est doublé d’une mystérieuse baniere, selon la leçon de Prose 3 (§§ 86 et 386, 38-46). Le cas le plus éclatant se produit au § 125, où l’assaut des Grecs au premier château de la côte troyenne est raconté selon trois sources différentes (Prose 3, Roman de Troie, Prose 1), comme s’il s’agissait de la succession de trois épisodes distincts. Prose 5 rend systématique cette méthode, au point de passer rapidement d’une source à l’autre dans une même phrase. Ces transitions «problématiques» donnent l’impression d’un travail de compilation fait presque d’un jet, ou en tout cas non révisé. Ainsi, lorsque le compilateur se rend compte que Prose 1, qu’il est en train de suivre, ne décrit pas le tombeau d’Hector, il revient en arrière et introduit la description qu’il lit dans le roman en vers. Le résultat est qu’une partie du contenu qui suit la description du tombeau est répétée deux fois, une fois selon Prose 1 et la deuxième fois selon le roman en vers.
Dans sa dimension encyclopédique, Prose 5 semble hériter de toutes les tendances de ses modèles: les moralisations de Prose 1, l’évhémérisme de Benoît, l’intérêt pour les personnages typique de Prose 3. Cependant, si on considère les ajouts spécifiques introduits par le compilateur, moins nombreux qu’attendu, on se rend compte qu’il suit le chemin de son prédécesseur en intégrant surtout quelques passages de nature mythologique afin de compléter Prose 3. L’ajout de l’histoire de Phrixos et Hellé est assez significatif à cet égard pour expliquer l’origine de la Toison d’or; cette légende remplace la version evhémériste de Prose 3. Grâce à ces ajouts mythologiques, la version napolitaine s’éloigne définitivement de l’évhémérisme poussé de Prose 1, qui constitue pourtant une de ses sources majeures, surtout pour la première partie du récit.
Le trait distinctif le plus significatif de Prose 5 est l’insertion de treize épîtres des Héroïdes d’Ovide (et de quelques références à une quatorzième), qui constituent en quelque sorte des pauses lyriques dans la succession des événements. Nous donnons ici la liste des épîtres et leur collocation dans le ms Royal: 1) allusions à l’épître d’Hypsipyle à Jason (ff. 30vb et 34ra), 2) Œnone à Pâris (f. 53va, § 109), 3) Laodamie à Protésilas (f. 64rb, § 132), 4) Ariane à Thésée (f. 80vb, § 186), 5) Phyllis à Démophoon (f. 84va-vb, § 192), 6) Pâris à Hélène (f. 91ra, § 204), 7) Hélène à Pâris (f. 96ra, § 212), 8) Phèdre à Hyppolite (f. 103ra, § 227), 9) Briséis à Achille (f. 118va, § 265), 10) Léandre à Héro (f. 128va, § 288), 11) Héro à Léandre (f. 136va, § 308), 12) Canacé à Macarée (f. 142va-vb, § 321), 13) Pénélope à Ulysse (f. 183ra, § 442), 14) Hermione à Oreste (f. 187rb, § 454). L’insertion des Héroïdes dans le récit de la guerre de Troie confirme d’une part l’existence d’un modèle qui devait déjà contenir les Héroïdes à côté de Prose 3, et montre d’autre part l’attention du compilateur pour l’amour ovidien, tempéré par une conception «courtoise» plus moderne. Le lien entre Prose 3 et les Héroïdes est confirmé par les versions italiennes contenues dans le ms Gaddi rel. 71 de la BML de Florence, qui dépend d’un modèle français (voir notice Prose 3).
On remarquera que l’épisode de Phrixos et Hellé est inséré dans l’Ovide moralisé à côté de l’histoire de Léandre et Héro, même si cette version diverge de manière radicale de celle de Prose 5. Les noms de Léandre et Héro nous renvoient encore une fois aux Héroïdes, et c’est dans les deux épîtres ovidiennes consacrées aux amants de l’Hellespont qu’on devra chercher vraisemblablement l’origine des deux ajouts. Les noms des fils de Néphélé sont évoqués dans les deux épîtres, et une glose pourrait facilement avoir fourni aux auteurs vernaculaires les détails de la légende. Même si le ms Gaddien ne conserve pas les épîtres de Léandre et Héro, et ne peut donc pas avoir des gloses concernant Phrixos et Hellé, il semble évident que le compilateur de Prose 5 a eu recours au matériel qui accompagnait déjà Prose 3, à savoir les Héroïdes glosées avec des renvois à quelques épisodes mythologiques liés aux Métamorphoses ou à d’autres textes mythographiques, probablement les mêmes que ceux dont s’est servi l’auteur de l’Ovide moralisé. Il est en tout cas important de souligner que tous les ajouts de Prose 5 semblent avoir un lien direct ou indirect avec les Héroïdes.
La langue de Prose 5 révèle des contradictions typiques d’un copiste italien. La flexion bicasuelle n’est pas respectée, malgré quelques efforts archaïsants, qui sont peut-être des résidus du modèle; la graphie et la morphologie révèlent la présence d’une stratification dans le texte; les éléments dialectaux ne fournissent pas d’indication univoque, mais on remarque de nombreux italianismes, ainsi que quelques traits du Nord et de l’Est de la France.
- Prose 5, version remaniée
La version remaniée est attestée par deux témoins français du XVe siècle d’une version particulière de l’Histoire universelle (Au Pu: mss II.4 et II.6), auxquels il faut ajouter le fragment de Porrentruy (ms II.7), vestige d’un manuscrit qui devait contenir le même texte que Au Pu, et peut-être aussi les enluminures détachées qui constituent le de Tours (ms II.8); l’ouvrage auquel ces enluminures appartenaient devait être un mélange d’Histoire universelle et d’Histoire ancienne, dont la partie troyenne était probablement constituée par la version remaniée de Prose 5.
Un autre groupe de manuscrits de la fin du XIVe siècle (les mss complets II.1, II.3, II.5, plus le fragment II.2, et vraisemblablement le ms II.9) atteste une version particulière de la première rédaction de l’Histoire ancienne dont le début de la section troyenne est emprunté à Prose 5 et montre des affinités avec la version remaniée. Tous les manuscrits en question ont été exécutés en France et témoignent du succès immédiat et prolongé de Prose 5 et de son emploi à l’intérieur de projets textuels différents par rapport à son emplacement original au sein de l’Histoire ancienne jusqu’à César. Certains manuscrits de la version remaniée sont richement illustrés et ont été réalisés dans des ateliers prestigieux, liés de manière directe ou indirecte à la cour royale, entre la fin du XIVe siècle et le milieu du XVe siècle.
L’atelier dans lequel la version remaniée a été réalisée devait disposer d’un exemplaire du roman en vers et d’un manuscrit de Prose 3, puisque le dérimage est parfois différent de la version commune; l’auteur interprète ses sources de manière libre et indépendante, souvent en amplifiant et en transformant le récit; on remarque aussi que dans certains passages le texte de Au Pu (mss II.4 et II.6) est souvent plus fidèle à Prose 3 que celui du ms Royal (I.4) et contient des chapitres entiers de Prose 3 qui ne se trouvent pas dans la version commune. La version remaniée semble respecter plus fidèlement la structure du roman en vers et élimine quelques incongruités et répétitions de la version commune. La division des chapitres est parfois différente, certains chapitres sont plus longs et plus fidèles au texte de Benoît; les portraits des Grecs sont plus détaillés et intégrés au catalogue des vaisseaux; d’autres parties sont développées avec une certaine liberté. Une analyse approfondie de cette version remaniée reste néanmoins encore à faire.
(B) la source
Benoît de Sainte-Maure, Roman de Troie (vers 1165); 30316 octosyllabes à rime plate (éd. Constans).
(C) histoire de la prose
La première phase de la diffusion du texte de Prose 5 coïncide avec l’histoire du ms Royal (I.4 de notre liste). Réalisé dans un atelier napolitain lié à la cour de Robert d’Anjou et décoré par l’artiste napolitain Orimina, ce manuscrit passa en Espagne après 1367, faisant probablement partie de la rançon envoyée à Pierre le Cruel par Jeanne d’Anjou, la fille du roi Robert, pour payer la liberté de son troisième mari, Jacques de Majorque, capturé pendant la bataille de Nájera. En Espagne, il laissa des traces dans la tradition castillane de quelques textes de matière troyenne, avant d’arriver à Paris comme cadeau du nouveau roi d’Espagne Henri II au roi de France Charles V, qui l’avait aidé dans la campagne militaire contre son frère Pierre le Cruel. Deux inventaires de la bibliothèque royale du Louvre, fondée par le même Charles V et par son frère Jean, le bibliophile duc de Berry, datant de 1380 et de 1413, en attestent la présence à Paris. L’histoire du ms Royal se complète avec son passage à Londres en 1424, après la bataille d’Azincourt, quand le régent anglais de France Jean de Bedford transféra une grande partie de la bibliothèque royale dans la capitale britannique.
Avant de passer en Espagne, Prose 5 a probablement influencé quelques volgarizzamenti italiens d’œuvres de matière troyenne, dont la dépendance de Prose 1 s’explique vraisemblablement par la médiation d’un exemplaire de Prose 5 (voir Punzi 2004, pp. 188-199).
La question des liens de Prose 5 avec quelques compilations de matière troyenne de la tradition castillane présente des aspects qui n’ont pas encore été éclairés. Le manuscrit Escorial, B. Mon., H-I-6, daté au 1350 mais probablement postérieur à 1370, contient une version espagnole du Roman de Troie et est décoré par des enluminures au style archaïsant qui montrent des analogies surprenantes avec les miniatures du ms Royal; mais déjà la General Estoria, compilation d’histoire universelle réalisée sous la direction d’Alphonse X le Sage entre 1270 et 1284, contenait une traduction de onze épîtres ovidiennes, qui toutefois est beaucoup plus fidèle à l’original latin et ne semble pas avoir de rapports avec les textes français insérés dans Prose 5.
Il faudrait encore sonder les rapports éventuels entre le Roman de Troie en prose et le Trojanerkrieg de Konrad von Würzburg (1280-1287), qui contient aussi des extraits de quatre épîtres ovidiennes dans le même ordre que Prose 5.
On sait bien par contre que dès son arrivée à Paris le texte de Prose 5 a été rapidement copié et diffusé, comme l’attestent en particulier les manuscrits BnF, fr. 301 (ms I.9) et Stowe 54 (ms I.5) de Londres – qui entretiennent avec le ms Royal des liens textuels et iconographiques directs – et toute la riche tradition manuscrite du XVe siècle qui en dérive.
Le texte de Prose 5 est encore copié au XVIe siècle (cf. mss I.1 et I.10 de notre liste), mais après cette période il est vraisemblablement tombé dans l’oubli et a demeuré inédit jusqu’à nos jours.
(D) bibliographie
(1) édition:
A. Rochebouet 2021, Le Roman de Troie en prose. Prose 5, Paris, Classiques Garnier
(2) bibliographie critique
- sur plusieurs versions en prose du Roman de Troie, dont Prose 5
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H.F. Williams 1953-1954, «Laodamas in the Prose Roman de Troie», in Romance Philology, 7, pp. 143-155
M. Perugi 1989, «Chiose gallo-romanze alle Eroidi: un manuale per la formazione letteraria del Boccaccio», in Studi di filologia italiana, 47, pp. 101-148
A. Punzi 1991, «La circolazione della materia troiana nell’Europa del ’200: da Darete Frigio al Roman de Troie en prose», in Messana, n.s., 6, pp. 69-108
M.-R. Jung 1992, «Les mises en prose du Roman de Troie au XVe siècle», in Bien Dire et Bien Aprandre, 10, pp. 65-80
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- sur Prose 5 en particulier
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L. Constans 1949, «Une traduction française des Héroïdes d’Ovide au XIIIe siècle», in Romania, 43, pp. 177-198
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