(A) la prose
auteur: anonyme
- dédicataire: non mentionné
- datation: deuxième moitié du XIVe siècle? ante 1410
- Doutrepont 1939, pp. 90-94
- deux manuscrits (sigles de Miquet; dans l’éd. Marinoni les sigles sont inversés: cf. infra)
(1) Paris, BnF, fr. 4969 (A)
(2) Paris, BnF, fr. 2172 (B)
- organisation du texte
Pas d’intervention du translateur indiquant ses intentions, mais une introduction composite (généralement appelée ‘prologue’ par les critiques) qui rappelle les débuts du règne de Charlemagne, avec son intervention à Rome pour rétablir le pape Léon, suivie d’une campagne contre le duc de Bretagne puis de la prise de Quidalet sur les Sarrasins (souvenir d’une chanson d’Aiquin?). Vient ensuite le rappel de la destruction de Rome par Fierabras et de son retour en Espagne avec les reliques, puis le récit du couronnement impérial, de son expédition en Orient avec la conquête de Jérusalem, enfin la décision de partir en Espagne pour reconquérir les reliques.
En ce qui concerne la partie Fierabras proprement dite, elle a pour modèle la chanson, dont les épisodes essentiels et l’articulation sont respectés. Il ne s’agit pas d’un dérimage servile, mais d’un remaniement qui a plusieurs caractéristiques. D’une façon générale, le prosateur abrège son modèle (notamment le duel entre Olivier et Fierabras) et supprime certaines scènes: le récit y gagne en vivacité et souvent en cohérence. Le caractère des personnages est humanisé, surtout celui de Floripes: elle ne tue plus le geôlier et n’encourage plus Charlemagne à tuer son père. De façon générale, la prose introduit une grande cohérence entre les faits et les personnages: si la gravité prédomine, l’humour est également présent. Le prosateur a donc un style varié où la brièveté n’est pas recherchée pour elle-même, mais comme le moyen d’une expression qui lui est propre.