(A) la prose

- auteur: anonyme

- dédicataire: non mentionné

- datation: ante 1496 (editio princeps)

- Doutrepont 1939, pp. 308-311

- manuscrits:aucun. Robert le Diable n’est transmis que par des imprimés (sigles de Ricci). Editio princeps: Lyon, Pierre Mareschal et Barnabé Chaussard, 7 mai 1496 (MC)

- organisation du texte (pour les sigles, voir infra, histoire de la prose):

Différents états du titre dans les témoins: La vie du terrible Robert le Diable, dans MC et B; La vie Robert le Diable dans T, puis dans l’imprimé de Charles Mallet pour Richard Macé et Jean Burges (ca 1515). R est lacunaire.

Les éditions du XVIe siècle donnent La terrible et merveilleuse vie de Robert le Diable, en ajoutant parfois d’ultérieures informations (par exemple, dans l’éd. de la veuve Chaussard, ca 1530: La terrible et merveilleuse vie de Robert le Diable filz du duc Haubert de Normandie, lequel en son commencement estoit tresmaulvais et aprés fut nommé homme de Dieu).

L’étude des variantes a permis de reconnaître dans R le texte le plus proche de la version «originale» de la prose; c’est celui-ci qui sera donc cité ci-dessous.

Le prologue reprend les vv. 1-19 du Dit de Robert le Diable, source de la prose, dont est conservé le message moral. Le prosateur ne fait néanmoins aucune remarque à propos d’un modèle ni de son traitement.

Le texte est organisé en 38 chapitres de longueur variable, qui ne correspondent à aucune subdivision du Dit dans les quatre manuscrits conservés.

Aucune remarque sur le traitement du modèle en vers ne se lit dans la prose.

Sans tenir compte des renvois à la source («cronique» ou «histoire»), des rappels internes au texte et des apostrophes au lecteur, les interventions du remanieur / narrateur ont toutes une fonction didactique et moralisante, comme ici: «Car aucunesfois c’est grant prouffit à l’omme et à la femme de non avoir enfans, et seroit mieulx et plus prouffitable aux peres et meres n’avoir jamais engendré ne conceu, que par faulte de doctrine et enseignement et parens et enfans estre damnéz; pour quoy je dy que l’omme ne doit demander à Dieu sinon ce qu’il luy plaist et qui est necessaire au prouffit de l’ame» (f. a3r-v). Le didactisme de l’œuvre se manifeste aussi à travers le recours aux sentences («Quia ignominia virtutem acuit», f. c3r) et aux proverbes, parfois repris du Dit, parfois ajoutés par le remanieur.