notice rédigée par Barbara Ferrari
(A) la prose
- auteur: anonyme
- dédicataire: non mentionné
- datation: XVe siècle
- Doutrepont 1939, pp. 242-246
- trois manuscrits (sigles de Ferrari):
(1) Paris, BnF, fr. 1489 (P1, ms de base pour l’éd. Ferrari)
(2) Paris, BnF, fr. 19167 (P2,numérisé dans Gallica)
(3) Paris, BnF, n.a.fr. 20592 (P3)
- organisation du texte
Uniquement dans P1: prologue en style épique composé de deux laisses rimées d’alexandrins, dans lequel l’auteur laisse entendre qu’ayant eu l’intention de composer une œuvre en vers, il n’aurait enfin adopté la prose que par manque de temps (cf. Roussel 2001).
Dans ce même manuscrit la division en chapitres (au nombre de 39) est marquée par un alinéa et par l’espace blanc destiné aux lettrines; dans P3 des bandes séparent les chapitres, qu’inaugure une initiale ornée. C’est dans P2 qu’apparaissent les titres de chapitre.
Différemment de Jean Wauquelin (voir notice Belle Hélène de Constantinople de J.W.), le prosateur anonyme se montre assez indépendant par rapport à la source qu’il abrège à plusieurs endroits et dont il réorganise la matière en réduisant, sans le supprimer, le recours à l’entrelacement. Outre le prologue, il insère deux autres séquences versifiées qui ne trouvent pas de correspondance dans la source: la première (61 vv.), conservée dans tous les témoins, est en couplets d’octosyllabes; la seconde (117 vv.), absente dans P3, est en couplets d’alexandrins. Dans P2 et P3 ces passages sont transcrits sans alinéas et soumis à une prosification superficielle, ce qui prouve leur origine commune et montre, en même temps, que la rédaction consignée par P1 représente un stade moins altéré de la transmission textuelle.
(B) la source
Belle Hélène de Constantinople(milieu du XIVe s.); 399 laisses d’alexandrins monorimes (15538 vers)
(C) histoire de la prose (sigles de l’éd. Ferrari)
Au moins dix éditions du XVIe siècle (sigles de Ferrari)
(1) Paris, Veuve Jean Trepperel, s.d. (1517-1525) (T)
(2) Lyon, Olivier Arnoullet, 1524 (A1)
(3) Paris, Alain Lotrian, s.d. (AL) (1525-1531)
(4) Lyon, Olivier Arnoullet, 1528 (A2)
(5) Paris, Dauphine Lotrian, Veuve Nicolas Chrestien, s.d. (1557-?) (DL)
(6) Paris, Veuve Jean Bonfons, s.d. (1568-1572) (VB)
(7) Paris, Simon Calvarin, s.d. (1571-1593) (SC)
(8) Lyon, Benoît Rigaud, 1575 (BR1)
(9) Paris, Nicolas Bonfons, 1586 (NB)
(10) Lyon, Benoît Rigaud, 1593
Bibliothèque Bleue
Le Romant de la belle Helene de Constantinople, mere de S. Martin de Tours en Touraine et de S. Brice son frere,a Troyes, chez Nicolas Oudot, rue Nostre Dame, s.d. (Nicolas II, 1647-1679)
Autres éditions: Troyes, Garnier; Rouen, Pierre Seyer; Caen, Nicolas Labbey; Lille, Dumortier; Epinal, Pellerin etc.;Avignon, Peyri, 1862
Bibliothèques du XVIIIe siècle
«Le Roman de la belle Hélène de Constantinople, laquelle fut mere de Saint Martin de Tours en Touraine», in Mélanges tirés d’une grande bibliothèque, VIII/H, 1780, pp. 182-206
(D) bibliographie
(1) éditions scientifiques et critiques
B. Ferrari, Histoire de la Belle Hélène de Constantinople. Edizione critica di una 'mise en prose' anonima del XV secolo, Tesi di Dottorato, Università degli Studi di Milano, a.a. 2002-2003 (consultable Bibl. Université de Milan)
(2) bibliographie critique
C. Nisard 1854, Histoire des livres populaires ou de la littérature du colportage, Paris, D’Amyot, II, pp. 459-469
Comte de Douhet 1855, «Hélène de Constantinople», in Dictionnaire des légendes du christianisme, Paris, col. 523-576 [Tunrhout, Brepols, 1989]
W. Söderjhelm 1893, «Saint Martin et le roman de La Belle Hélène de Constantinople», in Mémoires de la Société Néo-philologique de Helsingfors, I, Helsingfors, Imprimerie Centrale, pp. 32-64
R. Ruths 1897, Die französischen Fassungen des Roman de la Belle Helaine, Greifswald, Kunike
A. Léon 1908, Une pastorale basque: «Hélène de Constantinople», Paris, Champion
Woledge 1954-1975, n. 21
O. Brattö 1959, La Belle Hélène de Constantinople. Conte d’aventures du XVe siècle. I. Introduction. La version d’Arras, thèse, Stockholm
A. Chassagne-Jabiol 1974, Evolution d’un roman médiéval à travers la littérature de colportage: La Belle Hélène de Constantinople, XVIe-XIXe siècle, thèse de l’Ecole des chartes (cf. Position des Thèses de l’Ecole des chartes, 1974, pp. 45-50)
F. Suard 1988, «La Chanson de geste en France», in L’Epopée, Turnhout, Brepols, pp. 64-82
C. Velay-Vallantin 1992, L’histoire des contes,Paris, Fayard (ch. II, «La fille aux mains coupées», pp. 95-134)
P. Verhuyck 1994, «Et le quart est à Arras. Le roman de La Belle Hélène de Constantinople et la légende du Saint-Cierge d’Arras», in Arras au Moyen Age. Histoire et littérature, Arras, Artois Presses Université, pp. 111-124
C. Roussel 1995, La Belle Hélène de Constantinople. Chanson de geste du XIVe siècle, Genève, Droz, pp. 36-40
C. Roussel 1998, Conter de geste au XIVe siècle. Inspiration folklorique et écriture épique dans «La Belle Hélène de Constantinople», Genève, Droz
C. Roussel 2001, «Portrait d’un dérimeur paradoxal: la mise en prose anonyme de La Belle Hélène de Constantinople», in Convergences médiévales. Epopée, lyrique, roman. Mélanges offerts à Madeleine Tyssens, Bruxelles, De Boeck Université, pp. 421-430
B. Ferrari 2003, «La Belle Hélène de Constantinopleau XVIe siècle», in La Réception de la littérature en moyen français aux XVIe-XVIIe-XVIIIe siècles, L’Analisi Linguistica e Letteraria, 11 [impr. 2006], pp. 95-116
M. Colombo Timelli 2004, «Pour une ‘defense et illustration’ des titres de chapitre: analyse d’un corpus de romans mis en prose au XVe siècle», in Du roman courtois au roman baroque, Paris, Les Belles Lettres, pp. 209-232
C. Roussel 2004, «Mise en prose ou mise en roman?», in Du roman courtois au roman baroque, Paris, Les Belles Lettres, pp. 339-352
B. Ferrari 2006a, «La Belle Hélène de Constantinople anonyme en prose. La tradition manuscrite», in L’écrit et le manuscrit à la fin du Moyen Age, Turnhout, Brepols, pp. 121-132
B. Ferrari 2006b, «Variantes locutionnelles dans les éditions du XVIe siècle de La Belle Hélène de Constantinople», in Langue littéraire et changements linguistiques, Paris, PUPS, pp. 281-290
G. Veysseyre 2006, «L’itération lexicale dans la prose de Jean Wauquelin: outil de traduction ou procédé ornemental?», in Jean Wauquelin. De Mons à la Cour de Bourgogne, Turnhout, Brepols, pp. 43-68
B. Ferrari 2008, «Per l’edizione de La Belle Hélène de Constantinople anonima in prosa», in La Parola del Testo, 12/2, pp. 331-351
F. Suard 2009, «Figures du romanesque dans l’épique de la fin du Moyen Age», in Le romanesque aux XIVe-XVe siècles, Presses Universitaires de Bordeaux, pp. 139-157
F. Suard 2010, «Les mises en prose épiques et romanesques: les enjeux littéraires», in Mettre en prose aux XIVe-XVIe siècles, Turnhout, Brepols, pp. 33-52
Suard 2011, pp. 348-349
B. Ferrari 2017, «Eléments d’intertextualité dans la mise en prose anonyme de la Belle Hélène de Constantinople», in ‘Le monde entour et environ’. La geste, la route et le livre dans la littérature médiévale. Mélanges offerts à Claude Roussel, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Bascal, pp. 287-294
B. Ferrari 2020, «Le rôle des imprimés dans l’édition d’une mise en prose manuscrite. La Belle Hélène de Constantinople », in Les Lettres médiévales à l’aube de l’ère typographique, sous la dir. de Renaud Adam, Jean Devaux, Nadine Henrard, Matthieu Marchal et Alxandra Velissariou, Paris, Classiques Garnier, pp. 295-306
A. Lambert 2020, «Les insertions versifiées dans les mises en prose épiques et romanesques», in Le Moyen Français, 86, pp. 27-49
L.-M. Dourdy 2022, «Variantes d’éditeurs et évolution syntaxique au XVIe siècle », in Zeitschrift für romanische Philologie, 138, pp. 1189-1213
L.-M. Dourdy 2023, «La Belle Hélène de Constantinople au fil des rééditions: variantes philologiques et évolution linguistique au XVIe siècle», in Perspectives de recherche en linguistique et philologie romanes, Strasbourg, ELiPhi, pp. 219-228